Les Filles du feu par Crock-8
"A ces points élevés où nous guidait nos maîtres, nous respirions enfin l'air pur des solitudes, nous buvions l'oubli dans la coup d'or des légendes, nous étions ivres de poésie et d'amour. Amour, hélas! des formes vagues, des teintes roses et bleues, des fantômes métaphysiques! Vue de près, la femme réelle révoltait notre ingénuité; il fallut qu'elle apparût reine ou déesse, et surtout n'en pas approcher."
J'ai choisi cet extrait pour résumer le romantisme désabusé de Nerval qui fait de la femme idéal un rêve, une sorte de chimère qui n'existe pas. C'est un refrain dans la plupart de ses nouvelles. Son romantisme se caractérise aussi par une idéalisation du passé, moment où tout était plus beau, qu'il s'agisse d'un passé proche à l'image de l'enfance, ou d'un passé plus éloigné comme l'histoire de la région dans laquelle se promène Nerval.
Le deuxième thème de Nerval, c'est cette recherche de spiritualité, tellement prégnante dans "Isis". Nerval a besoin de croire en quelque chose, alors il tâte le terrain et essaye de construire, à partir du passé, une icône à laquelle s'accrocher.