Les Fleurs bleues par rhumbs
Cidrolin vit sur une péniche avec sa fille. Il regarde la vie de manière un peu amusée, distanciée et désabusée, semblable à bien d'autres personnages de Raymond Queneau : il repeint sa clôture, tente avec difficultés de se faire servir un repas satisfaisant, s'enfile des verres d'essence de fenouil et rêve. Il rêve du Duc D'Auge, sorte de double parcourant l'Histoire depuis le Moyen Âge jusqu'à rejoindre Cidrolin dans les derniers chapitres.
Le Duc ne fait pas dans les sentiments. Accompagné de ses chevaux Sthène et Stèphe - dotés de parole, il castagne à tour de bras, sans omettre les quelques religieux qui l'entourent. Il traverse la révolution Française comme un événement secondaire, fréquente un alchimiste, pratique la peinture rupestre. .. Tout ça semble brouillon, on ne saisit pas vraiment les motivations du Duc D'Auge, ni la finalité d'une telle débauche d'activité.
Issu de ces temps sans modernité technique, il pourrait se rapprocher du fantasme de la nature brute de l'homme, de la simplicité directe du subconscient, celui de Cidrolin en l’occurrence. La rencontre du Duc et de Cidrolin permettront d'ailleurs d'élucider quelques énigmes dans le comportement de ce dernier.
Les calembours m'ont parfois amusé ; certains passages furent sources de déambulations sur Wikipédia ; mais au final je ne garde rien d'essentiel de la lecture de ce livre au programme prometteur mais dont le patchwork de saynètes décousues reste trop sibyllin.