Les Frères Karamazov par JimAriz
Il me parait facile de mettre 10 à chaque roman de Dostoïevski que je lis, mais comment cela pourrait-il être autrement ? Son dernier grand chef d'oeuvre est un livre somme, un immense pavé de 1000 pages où l'auteur a le temps de rentrer dans la psychologie de ses personnages pour mieux la questionner.
Alexis, Ivan ou Dmitri, tous avaient une bonne raison de tuer Fédor Pavlovitch, père ingrat qui a abandonné ses fils. Dmitri pour toutes les raisons du monde et surtout pour sa rivalité amoureuse avec Grouchenka, Ivan, pour n'avoir jamais été pris au sérieux, lui qui aurait pu devenir quelqu'un et Alexis, pour le comportement outrancier de son père avec son maître à penser le staretz Zossima.
Alors quand la figure paternelle est tuer, tous se sentent coupable, car à un moment où à un autre ils ont eux-aussi penser commettre un parricide.
Contrairement à Crime et Châtiment, on a ici 3 ou 4 personnages principaux, et à l'instar de Crime et Châtiment, ces personnages se sont fait souffrir eux-même et ont conscience de cela. Comment se pardonner ? Ainsi la problématique de la religion parcours une fois de plus l'oeuvre de Dostoïevski qui met en confrontation un pur athée et un passionné. Un des nombreux thèmes qu'explore le roman.
Et comme toujours chez Dostoïevski, on a un millier de pages, et pas une de trop. Certains livres pourraient être des romans à eux tout seul, ils trouvent tout de même une forte cohérence dans le reste du roman.
Mais surtout, ce n'est pas une seconde d'ennui, il se passe sans cesse quelque chose, des questionnements sans la tête des personnages ou l'avancement de l'intrigue. Car il ne faut pas oublier que Dostoïevski est aussi un grand auteur de roman policier.
Un monument littéraire qui ne nous laisse pas indifférent.
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