Voici un livre réjouissant écrit par un auteur estonien qui, après L'homme qui savait la langue des serpents, confirme son talent avec ce second livre.
Nous sommes dans un typique village estonien et tout ce roman s'étale sur la période du mois de novembre. La météo est capricieuse, les personnages sont en effervescence et autour d'eux gravitent les kratts, des créatures constituées à base d'objets du quotidien. Les kratts sont au service des humains et sont parfois les dindons de la farce : employés à voler, ruser...
Vous suivrez le granger Koera Kaarel et son idiot de valet, influençable au dernier degré. Vous poursuivrez avec le fermier Reïn qui souhaite marier sa fille unique, Liina, quel qu'en soit le prix. Et comme la galerie des personnages est étendue, vous cheminerez également à la suite du couple de vieux Arni et Imbi. C'est une vraie farce moyenâgeuse qui croise le fantastique et l'absurde. Car les kratts sont essentiels et côtoient âmes en errance, vaches magiques et démons en tous genre (sorcière, mort incarnée...).
C'est un récit tout ce qu'il y a de plus grisant car les personnages ont tous un sacré grain de folie et poursuivent des buts fous : le serviteur qui s'emploie à voler son maître avec des procédés de plus en plus énormes, un autre qui s'active à charmer sa belle par un philtre on ne peut plus douteux. On jubile, on s'amuse... et les pages défilent à vitesse grand V.