En Angleterre, dans une campagne isolée où la nature sauvage oscille entre splendeur et hostilité , se trouvent les domaines des Hauts de Hurlevent et de Thrushcross Grange. C’est dans ce cadre austère et lugubre que se déroulera une grande et cruelle histoire d’amour, de trahison, et de vengeance.
Aux antipodes de la vindicte légitime et grandiose d’un Compte de Monte-Cristo, la quête obsessionnelle d’Heathcliff se révèle être rudimentaire, cruelle et malsaine. Son personnage incarne parfaitement la perpétuation du cycle du mal, démontrant comment la persécution peut métamorphoser les victimes en bourreaux. Je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle entre la situation d’Isabella et la mienne, en tant que lectrice: tout d'abord subjuguée par Heathcliff, elle découvre ensuite l'obscurité de son âme, mais persiste à chercher en lui des qualités et lui accorde de nombreuses chances de se racheter. Le lecteur, à travers ces mêmes étapes, suit un parcours similaire, escomptant trouver en Heathcliff un héros romantique pour ne découvrir finalement qu'un abîme de vide.
Il se dégage de ce roman une atmosphère générale très particulière qui renforce l’intrigue: l’hiver est rude, hostile et fait écho au caractère sombre et tourmenté des personnages.
Bien que le scénario souffre parfois de quelques facilités, cela n’entrave pas trop l’immersion dans l’histoire, car on adhère à son concept dès les premières pages (rappelons que nous faisons connaissance de Catherine à travers son fantôme…)
Je n’ai pas été complètement et irrémédiablement subjuguée par le roman, mais j’ai quand même adoré son atmosphère glauque et sinistre, ses personnages irrécupérables d’égoïsme et de folie, ses fantômes qui tiennent leur promesses et hantent les vivants.