Si tu pensais que les romans sur l’amitié masculine se limitaient aux road-trips et aux soirées alcoolisées, Les Huit Montagnes de Paolo Cognetti est là pour te rappeler qu’on peut aussi raconter une relation profonde entre deux hommes à travers le prisme des montagnes, du silence et du temps qui passe.
L’histoire suit Pietro, un garçon de la ville, et Bruno, un enfant de la montagne, qui se rencontrent dans les Alpes italiennes et tissent une amitié discrète mais indéfectible. Leur lien se construit au fil des années, entre randonnées, solitude et quêtes personnelles, dans un monde où la nature impose ses propres règles. C’est une histoire de transmission, de filiation, et surtout d’un amour inavoué pour des paysages sauvages et intemporels.
Le gros point fort ? L’écriture est d’une beauté simple et saisissante. Cognetti ne cherche pas l’effet grandiloquent, mais chaque phrase résonne avec la puissance des montagnes qu’il décrit. L’histoire est sobre, contemplative, mais incroyablement immersive, et si tu as déjà rêvé de tout plaquer pour vivre en altitude, ce livre risque de te donner des envies d’exil montagnard.
Le hic ? Ça va au rythme de la nature, donc parfois très lentement. Si tu cherches du rebondissement, des dialogues enflammés ou des drames spectaculaires, passe ton chemin : ici, tout se joue dans les silences, les regards et le temps qui façonne les relations. C’est une force, mais aussi une limite si tu es du genre à vouloir plus d’action.
Bref, Les Huit Montagnes, c’est un roman d’une délicatesse rare, une histoire d’amitié et de solitude où la montagne devient un personnage à part entière. À lire si tu aimes la littérature contemplative, les grands espaces et les relations humaines racontées avec une justesse désarmante… ou si tu veux juste t’évader loin du bruit du monde.