Les Indifférents décrit un quasi huis-clos sclérosé par la vie facile menée par cette famille et l'absence de réelle volonté qui en émane, dont s'ensuit une quasi-supériorité, presque par défaut, de l'amant de Madame.
Malgré cette trame, ce roman est loin d'être poussif : il s'avère même assez démonstratif, par l'assaut de velléités inabouties, d'analyses dénuées de suite. Et il sert ainsi de condamnation cynique forte de l'esprit superficiel et désabusé d'une époque, de la crise sociale et morale de la bourgeoisie, favorable au régime politique en place, omniprésent et omnipotent. C'est ce que rappelle, par ailleurs, la préface de Gilles de Van. Ce marasme est donc porteur d'un sens lourd, fort évocateur. Les personnages sont conditionnés pour se trouver des raisons à ne pas agir, à se laisser aller à la solution la plus simple, toute tentative de révolte avorte, presque mollement.
L'ambiance est lourde, le ton actif malgré le terme, via un style alerte. Il fait réfléchir sur le sens de la vie et la volonté.