S'il ne fait pas partie des oeuvres les plus connues d'Agatha Christie, "Les indiscrétions d'Hercule Poirot" s'inscrit néanmoins parmi ses meilleurs romans d'énigme.
La première page du livre correspond à l'arbre généalogique de la famille Abernathie, dont le vieux patriarche vient de mourir, laissant à chacun de ses héritiers une part équivalente de son immense fortune. S'en suit un premier chapitre assez rébarbatif, dans lequel l'auteur présente chacun de cette dizaine de personnages : pas évident à mémoriser, mais pas de panique, cette histoire de généalogie est en fait un leurre concocté par la Reine du Crime afin de perdre son lecteur.
Lors des funérailles du richissime vieillard, l'une de ses nièces, l'excentrique Cora, laisse entendre qu'il s'agit d'un assassinat, provoquant l'effroi et la suspicion dans la famille. Lorsque Cora est à son tour massacrée quelques jours plus tard, le vieil avoué de la famille contacte son ami Hercule Poirot pour tirer cette affaire au clair et démasquer le meurtrier.
Au-delà de cette histoire somme toute classique, "After the funeral" est très réussi grâce à sa mécanique parfaitement huilée, Agatha Christie nous baladant de fausses pistes en vrais indices, suivant une trame idéalement construite.
Comme d'habitude, le coupable est celui auquel on s'attend le moins, mais avec un souci de vraisemblance et une logique admirable, ce qui n'est pas toujours le cas avec notre chère Agatha.
Les personnages sont esquissés avec soin (on se régale ainsi de l'hypocondrie de l'insupportable Timothy), le rythme est parfait, les meurtres et les coups de théâtre s'enchaînent harmonieusement, pour composer un whodunit à l'anglaise de première qualité.