O nuits d'Arabie, de Perse et des Indes
Aladdin, Sinbad, Ali Baba... Autant de noms qui ont bercé notre enfance au côté des plus européens Grimm, Perrault et Andersen. Leurs histoires nous donnent l'impression de tout connaître des Mille et une Nuits, et pourtant ils ne représentent même pas le dixième de toute la richesse qu'offre ce recueil.
Quand on aborde la lecture des Mille et Une Nuits, il faut délaisser toutes les images qu'on a gardées de notre enfance. Dehors les Aladdin de Disney, les Sinbad de Dreamworks, et pour les gens les plus hardcore, les musicales comédies sur Ali Baba avec Sonia Lacen ! Se plonger dans l'oeuvre intégrale, c'est révolutionner tout ça et découvrir autre chose, un texte plus mature, plus violent, plus érotique (pour le dernier point, je crois que tout dépend des traductions. Celle d'Antoine Galland, plus classique, développe moins cet aspect que d'autres versions). Mais au-delà des trois contes que j'ai cités depuis le début de cette critique se côtoient des histoires très variées, allant aussi bien de la fable à l'absurde, en passant par le policier. Oui, certaines intrigues sont parfois très répétitives, mais dans l'ensemble, les Mille et Une Nuits forment un véritable panorama de ce qui se peut faire non seulement en littérature orientale, mais aussi en littérature tout court (il y a par exemple de nombreuses références à l'Odyssée).
Ce que je vais dire relève du sens commun, mais ce qui rend la lecture des Mille et Une Nuits très agréable, c'est la mise en scène qui donne lieu à la narration des contes. L'ouvrage est connu pour ses mises en abyme (eh oui, Nolan n'a vraiment rien inventé), qui font que les contes sont bien plus que de simples histoires qu'on peut raconter ou lire tranquilou pour se dépayser. Ce sont de véritables ressorts narratifs, le fait de raconter son ou une histoire permettant aux divers personnages de se sortir d'embarras ou de progresser dans les quêtes qui les motivent.
Les Mille et une Nuits sont bien plus qu'une simple compilation de contes, c'est une véritable déclaration d'amour à l'imaginaire, et entre deux bouquins à prétention faussement philosophiques, ça peut devenir une véritable bouffée d'air frais.