Je sais pas vous mais j'ai du mal à ne pas aimer ce que fait Keigo Higashino quand il écrit. Ce type est un vrai magicien d'ambiance. Il insuffle tout le nécessaire pour vous tisser des liens - vraiment beaux - entre les destins de chaque personnage.
Dans un registre un peu plus sombre, c'était déjà le cas pour La Maison où je suis mort autrefois (qui est paisiblement stylé et flippant). Les Miracles du bazar Namiya relève plus du conte fantastique un brin feel good donc forcément bourré de clichés, réunissant différents protagonistes issus de divers milieux sociaux autour d'un fait surnaturel : écrire des lettres pour régler ses soucis au bazar Namiya, lettres dont les réponses traversent le temps et lient chacun des protagonistes.
Higashino interprète donc à sa façon le coaching personnel - tout en restant modeste - on l'imagine très bien déguisé en vieux Namiya, prodiguant des conseils et nourrissant l'intrigue en créant des ellipses temporelles qui raviront à peu près tout le monde.
On est ému, on râle un peu, on tombe nous aussi dans le panneau des clichés de bienveillance déguisés (sans pour autant être culpabilisant) et franchement l'histoire fait largement le taf.
Voyez ça comme un bonbec qui viendrait chasser le sale goût de café qui nous est resté en matière de litté feel good japonaise (en gros après avoir lu Tant que le café est encore chaud, pour ceux qui suivent). C'est exactement ce que j'ai fait, et j'ai retrouvé cette sensation de regarder un film en pleine semaine, un thé chaud aux épices, envahi bien malgré-moi par des sourires de petit malin.
C'est mignon ET intelligent, c'est parfait pour passer le prochain hiver !
Go !