Démythification et poésie.
"Les Montagnes Hallucinées" fait un peu peur pour les 150 pages de description qu'il est, de description pointue et pas toujours compréhensibles. Je l'avoue je n'ai pas eu la force de chercher la signification de tout les mots scientifiques employés dans le livre, ils couvrent plusieurs sciences dont je n'ai aucune notion. On fait avec. Mais le problème qu’amène cette description constante et complète n'est pas l'incompréhension, c'est la démythification de tout ce que Lovecraft a évoqué dans ses nouvelles précédentes. Il faisait référence à sa cosmogonie à travers des adjectifs qui, même si parfois redondant, était juste assez vague pour laisser au lecteur la marge d'imagination nécessaire au sentiment d'horreur si particulier à Lovecraft.
Donc à la fin de ce livre, attendez vous à savoir exactement ce qu'est un Shoggoth et ce que sont les Anciens.
Ce livre n'est pas juste une déception loin de là, ces pages sont un magnifique crescendo dans l'effroi. Ça commence à la première page et ça n’arrête pas de monter pour atteindre le point culminant à 10 pages de la fin puis redescend seulement un peu pour vous laisser allongé dans votre lit, cauchemardant.
Les premiers chapitres donnent lieu à un aperçu de la montagne par un amoureux du caractère sauvage de l'Antarctique, c'est de la vraie poésie. Lovecraft emploie souvent le terme de roerichien (ça revient 3 à 4 fois) cette galerie donne une idée de l'ambiance http://www.roerich.ru/main.php?id=57&l=eng