Le problème de la nouvelle, c'est lorsqu'elle dure plus longtemps que son potentiel.
L'histoire commence par une exploration plutôt originale, proche d'un Jules Verne, avec la découverte d'antiques et impossibles grottes précambriennes, aptes à l'émerveillement et à l'imagination.
Elle se distinguera ensuite par un passage qui a grandement inspiré The Thing avec le camp ravagé par les créatures ancestrales, la fusion des corps et l'apparente folie incompréhensible
Enfin elle s'achèvera par une grande partie d'exploration qui copie ce qu'il a fait dans La Cité sans Nom quelques années plus tôt, avec cette fois ci, une légende plus développée que chez son ainé.
Comme à son habitude, Lovecraft passe son temps dans des descriptions précises, comme c'était usuel à l'époque, mais qui créent des coupures trop grandes entre les scènes d'actions et perdent le lecteur dans des pages et des pages qui se répètent trop et ne trouvent pas grâce à mes yeux.
La narration ne s'en porte pas vraiment mieux, l'auteur peut mettre plusieurs pages pour expliquer quelque chose alors qu'il suffit d'une phrase à demi-prononcée pour que nous la concevions. Cela nous amène souvent à connaître la fin d'un chapitre en en ayant lu seulement la moitié.
Rien qu'avec ces deux exemples, je trouve Les Montagnes hallucinées deux fois trop long pour le sujet abordé.
Ce que je reprocherais à Lovecraft, c'est de ne pas avoir été capable de synthétiser ses idées, au lieu de cela il pond des nouvelles les unes à la suite des autres, sans grand-chose d'original à part l'invention d'un nouveau mal séculaire, excuse justifiant l'utilisation systématique d'adjectifs relatifs au passé lointain. Ce que je lui reproche réellement, c'est d'être le nouvelliste de dizaines d'écrits passables, là où il aurait pu être le romancier de deux ou trois excellents pavés.