Un classique du roman gothique
L'histoire
Des petits nobles français endettés, les La Motte, fuient Paris et leurs créanciers. En chemin, une jeune orpheline prénommée Adeline les rejoint pour se réfugier dans une vieille abbaye en ruines. Cette dernière est la propriété d'un marquis franchement libertin et vicieux dont la dernière toquade est Adeline.
Le style
C'est un style assez suranné du XVIIIème siècle, avec de longues descriptions et peu de dialogues. Une grande importance est accordé au registre des sentiments et des émotions.
Mon avis
J'ai acheté ce roman parce que je suis une grande fan de Jane Austen. En effet, cette dernière en fait une parodie partielle dans Northanger Abbey (ou l'Abbaye de Northanger) et en fait mention dans Emma.
...J'ai trouvé la copie meilleure que l'original ! Il est évident que Jane Austen est influencée par Ann Radcliffe mais elle a su se détourner de son modèle pour faire rire ou pour le critiquer.
Dans le registre des influences, Radcliffe subit celle de Rousseau pour le meilleur.
Pour le pire, ce n'est pas vraiment un roman pour les amateurs de suspense de nos jours car finalement peu de place est accordée aux mystères que présentent l'abbaye. Une place importante est accordée aux vices libidineux du marquis et aux différentes bluettes d'Adeline.
Les personnages ne sont pas assez soignés et plutôt caricaturaux. En ce qui concerne Adeline, on est très souvent dans le pathos et moi qui n'aime pas ça, je me suis ennuyée.
J'ai trouvé formidable que Mrs Radcliffe situe son action en France et que ses personnages bons lisent des romans anglais, des poésies anglaises, bref, soient fans des Anglais. Clairement, Mrs Radcliffe a voulu ajouter une pointe d'exotisme au bénéfice de ses lecteurs anglais. Mais d'un autre côté, elle n'a pas hésité à décrier les Français de façon très caricaturale. Je comprends que ce point de vue soit motivé par de très fortes tensions entre la France et la Grande-Bretagne à l'époque (la France a soutenu les Etats-Unis lors de la guerre d'indépendance, et puis il y a eu la Révolution). Mais quand même, comme ce roman ne permet pas à ses lecteurs anglais de découvrir la France, on se demande jusqu'où va l'exotisme.
Tout au long du roman, je me suis ennuyée. A tel point qu'à chaque chapitre entamé, j'allais voir à quelle page se terminait le chapitre pour me donner un but de lecture.
Conclusion
En résumé, il s'agit d'un très long conte de 450 pages. Ce roman s'adresse à ceux qui souhaite en savoir plus sur les romans gothiques du XVIIIème siècle qui étaient très populaires en leur temps. Aux autres qui recherchent une lecture plus fun sur le même thème, je leur recommande plutôt de lire Northanger Abbey de Jane Austen, dans une version si possible annotée comme celle de la Bibliothèque de la Pléiade.
N.B. : Je viens de m'apercevoir que si vous n'avez pas d'édition annotée, la page Wikipedia du roman http://fr.wikipedia.org/wiki/Northanger_Abbey convient aussi.