L’enfer qu’a décrit Dante dans la Divine Comédie où les neufs cercles portent le nom du péché qu’il représente ressemble en tous points à celui qu’a connu le shérif John Gaines au Vietnam. Des années plus tard il erre toujours dans les rue de Whytesburg traînant derrière lui ses fantômes et le pire d’entre eux : celui d’avoir survécu.
Lorsqu’un meurtre vieux de vingt ans va secouer la petite ville du Mississipi faisant remonter à la surface d’autres atrocités John Gaines croit que les portes de l’Enfer se sont à nouveau ouvertes devant lui.
Au départ d’une idée intéressante et prometteuse R. J. Ellory s’englue rapidement dans l’inutile et l’accessoire. Au prétexte de nous faire accepter le trauma post Vietnam (qu’on est tout prêt à admettre) il nous balance une centaine de pages sur le sujet - que d’autres ont traité bien mieux que lui - sans que cela étoffe mieux son personnage. Même remarque à propos du Sud. Il a beau nous citer le Klan, les rites Vaudou, le racisme ordinaire et les grandes familles, il est très loin du génie de Greg Iles, par exemple et son atmosphère pleine d’une langueur moite.
Son personnage principal lui-même n'attire que peu la sympathie. C’est un enquêteur lent, emprunté, peu performant qui commet même des erreurs professionnelles susceptibles de faire capoter son enquête. Les personnages secondaires, à une ou deux exceptions, sont à l’image de leurs dialogues : guère consistants et convenus. Quant au récit il est à l’unisson : lent, répétitif et trop bavard. Un élagage d’au moins 200 pages aurait sans doute allégé le roman mais n’aurait rien changé à l’ensemble.