Nous ne sommes pas seuls dans l'Univers.
Notre Monde n'est pas unique.
Notre monde n'est qu'une ombre. Le reflet d'un autre Monde. Le Monde.
Ambre.
New York, années 70. Un amnésique s'échappe de l'hôpital, certain d'être en danger de mort.
Le début d'un Roman Noir ?
Non. Le début d'une saga fantastique, entre l Fantasy et la SF. Cet homme n'est pas n'importe qui. Cet homme n'est même pas un homme, un être humain. Cet homme est l'héritier du trône du Royaume Primordial, Ambre, dont tous les mondes (dont le nôtre) ne sont que des Ombres. Et cet homme est en danger de mort.
Se laisser mener à l'abattoir ? Pas question.
Découvrir qui il est, se battre pour reconquérir son trône, se battre ensuite pour sauver son Royaume, se battre enfin pour sauver les Univers, dont le nôtre. Carl Corey, alias Corwin d'Ambre, n'a pas le destin de n'importe qui. Il n'est pas n'importe qui.
C'est par ses yeux que le lecteur découvre son histoire. Par ses yeux, ses oreilles, ses ressentis. Ce qu'il ne sait pas, le lecteur l'ignore. Ce qui se passe hors de sa présence, le lecteur l'apprend en même temps que lui. Il est trompé lorsque Corwin se trompe, ou, ce qui est fréquent, lorsqu'on le trompe. Cette saga est sans aucun doute la plus subjective qu'il m'ait été donnée de lire.
Saga dont le personnage central n'est ni pur, ni innocent. Mais ambitieux, violent, manipulateur. Injuste aussi. Injuste envers les autres, et surtout envers lui-même. Prince d'Ambre, il évolue au sein d'une famille où chacun se bat pour lui-même, avec pour but final, le trône. Où la dernière personne à qui l'on fait confiance, c'est un frère. Du moins au début de l'histoire.
Car la Saga d'Ambre, c'est aussi celle d'une famille qui se recompose, qui retisse des liens que l'on - que Corwin - croyait brisés à jamais. Une saga dont le narrateur, désabusé, manipulé, vaut bien plus qu'il ne le croit lui-même. Est-il un être humain, comme le lui demande son avocat et ami ? "J'aimerais bien" répond-il. Et, finalement, il l'est, humain, à travers ses défauts, ses failles, sa fragilité aussi. Et une générosité qui s'impose tout au long du roman. Qui évolue, transformant le prince cynique en héros sacrificiel.
Et aussi...
"... parce qu'il y avait quelqu'un que j'aimais, en qui je pouvais avoir confiance, et que c'était toi." Et que tout fils, toute fille devrait pouvoir dire cela en parlant de son père (ou de sa mère)