Les Nuits blanches est une nouvelle d'un romantisme parfois exacerbé, chose qui pourrait surprendre quand on sait que l'on lit un Dostoïevski, mais qui ne tombe pas pour autant dans la mièvrerie plate et irréfléchie.

Pourtant tout commence mal avec une introduction un peu ratée, inquiétante et qui pourrait être le démarrage d'un mauvais film à l'eau de rose. La rencontre des deux protagonistes est en effet trop heureuse et trop chevaleresque pour ne pas verser dans un romantisme classique et sans relief, indigne de ce que peut écrire un auteur comme l'était ce cher Fedor.
Fort heureusement tout cela ne dure que quelques pages et dés que le dialogue s'amorce, les choses tournent dans le bon sens et l'on se met à se régaler des tirades prolixes et littéraires du narrateur amoureux. Son monologue sur le rêveur solitaire qu'il est vaut son pesant d'or, entre génie de la rhétorique et réflexion introspective de qualité. Sa "dulcinée" n'est pas en reste et sait se montrer tout autant taquine (de par ses rappels à la règle : ne pas l'interrompre !) qu'éloquente.

On s'attache très vite aux deux personnages, joints par la solitude, l'emprisonnement même dont ils se délivrent, l'un par les rêves, l'autre par ses espoirs d'amour avec un locataire attirant. La cruauté de la situation pour ce pauvre narrateur est indéniablement perceptible, quasi palpable, et l'on souffre autant que lui à le voir s'empêcher de dire une vérité plus qu'évidente à sa tourmentée copine.

Et comme un clin d’œil à un début étonnamment optimiste, Dostoïevski conclut son histoire de noctambules par une triste fin pour notre "héros".

Les apparences sont sauvées !
ngc111
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le 18 mars 2013

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ngc111

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