Oubliez le film d'Hitchcock, le livre n'a rien à voir. En l'occurence pas de demoiselle en détresse, pas d'histoire d'amour, pas de happy end, juste des légions d'oiseaux qui, tels des légions de kamikazes envahissent mortellement une petite côte d'Angleterre.
Ce n'est que le début. La disparité en style, en registre et en ton donne vraiment la mesure du talent d'écrivain de Daphne du Maurier. On retrouve d'un côté Agatha Christie dans une histoire de détective privé enquêtant sur un suicide inexplicable (une des meilleures nouvelles de ce recueil), d'un autre Richard Matheson avec une mère de famille découvrant le futur, et un peu de Hans Christian Andersen avec cette histoire de pommier presque à forme humaine venant tourmenter la conscience d'un brave veuf, et on croise presque Bradbury avec le récit de parents qui feraient disparaître leurs enfants.
Là où le talent de du Maurier éclate vraiment est dans la nuance d'atmosphère de chaque récit, la romance est dans l'air, la fatalité et la mort également, le tout dans des décors et des scènes de nuit à résonance fortement gothique.
Inférieur à « la crique du Français » ou bien sûr « Rebecca » et « Ma cousine Rachel », ce recueil sans prétention est toutefois un bel exemple du talent de son auteur et ne peut qu'engager à la lecture de ses autres oeuvres.
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