Silence éternel des espaces infinis.
Suite de ma découverte du petit monde merveilleux de Michel Houellebecq avec son second roman, "Les particules élémentaires", publié en 1998, quatre ans après "Extention du domaine de la lutte". Si tu es donc dépressif et suicidaire, hésitant encore entre la corde et le cyanure, ce livre devrait sûrement t'aider dans ton choix, tant la vision qu'a Houellebecq de l'humanité foutrait le blues à n'importe qui, même à cette niaise de Mary Poppins.
Poursuivant sa réflexion sur la frustration affective et physique qu'il avait ébauché dans son premier roman, Houellebecq créer une sorte de roman d'anticipation témoignant de ce que fut cette étrange espèce qualifiée d'"humaine", s'attardant sur les déboires de deux demi-frères que la vie n'aura pas franchement épargné, dont les travaux de l'un mèneront à la création d'une nouvelle humanité.
Avec son style habituel, l'auteur nous dépeint un monde dégueulasse et terne, où l'espoir de lendemains meilleurs est chaque fois tué dans l'oeuf, posant un regard froid et distancé sur ses personnages, à la manière d'un anthropologue, dont la conclusion serait que le corps doit être immédiatement mis de côté au profit de l'esprit, du pur intellect, que la soif de plaisir et de bonheur chère à l'être humain a toujours été et restera vaine, que la félicité ne viendra que du renoncement.
Une vision pesante et déprimante de notre existence, ponctuée par ci par là de réflexions scientifiques un brin lourdes sur la durée, mais pas inintéressante, l'auteur tombant parfois juste et parvenant tout de même a recréer de fugaces moments de tendresse ô combien précieux.