Les Piliers de la Terre, pavé littéraire dépeignant une fresque historique de la société féodale du sud de l’Angleterre au XIIe siècle. Un siècle sombre ravagé par la famine et la guerre civile. On suivra alors l’avancement de la construction d’une cathédrale dans le hameau de Kingsbridge, véritable indicateur temporel du récit. L’auteur nous livre une narration assez dynamique propulsé par ses nombreuses ellipses. Les trois principales classes sociales de la société médiévale sont équitablement représentées à travers les personnages principaux du livre. Tous ont des ambitions colossales et les plus fervents d’entre eux n’hésiteront pas à user de stratagèmes habiles et pernicieux afin de poursuivre leurs objectifs.
Certains reprocheront le manichéisme assez prononcé de l’intrigue principale, avec d’un côté le camp du bien et de l’autre celui du mal. Même si en fin de compte, c’est un concept étant l’apanage de cette époque où la chrétienté était au centre de toute vie, et donc pertinent. Cependant, le lecteur pourra s’ennuyer à voir les gentils et les méchants se renvoyer la balle chacun à leur tour inlassablement. En outre, quelques dénouements s’avèrent assez prévisibles et la crédulité manifeste de certains personnages face à des secrets qui soutiennent l’intrigue, comme le ferait les piliers de la cathédrale, pourrait décevoir.
En résumé, vous avez devant vous mille pages traitant un duel séculaire entre la Foi et la force, le Roi et l’Église, La Croix et l’Épée. Lequel des deux triomphera ?