Je n'ai pas grand-chose à ajouter à la critique de LolOh, néanmoins j'ai à dire sur Les Prodiges de la vie, donc je me lance.

Il me semble que cette courte nouvelle extrêmement prenante de Zweig est une véritable ode à la vie, qui soulève des problèmes théologiques de premier ordre. On hésite entre Dieu et la vie, on va au-delà des religions (ici sont évoqués le judaïsme, le catholicisme et le protestantisme), on éprouve avec force le mysticisme du vieux peintre et de la jeune Esther, la Vierge qui se transforme en Madone. Une véritable interrogation sur la religion qui laisse pantois, quand on voit que la religion adoptée par l'héroïne est la vénération d'un tableau, à travers la découverte de l'amour maternel, de la fécondité, des "prodiges de la vie".

On sent aussi combien les personnages (qui ne sont qu'au nombre de deux mais qui sont riches, riches, d'une complexité qui va jusqu'à la folie) virevoltent, combien leur psychologie est étoffée, et on ressent d'ailleurs l'importance de la psychanalyse dans l'oeuvre de Zweig.

Une oeuvre assez bouleversante, mystérieuse, attachée à des thèmes forts, qui se dévore en un rien de temps. Pour un peu, telle une Sainte Thérèse d'Avila, je me sentirais touchée par l'extase mystique.
Eggdoll

Écrit par

Critique lue 325 fois

D'autres avis sur Les Prodiges de la vie

Les Prodiges de la vie
LolOh
8

Critique de Les Prodiges de la vie par LolOh

Il s'agit de la première nouvelle de S. Zweig, âgé alors de seulement 23 ans. Bien que dense (sensation peut-être due à l'édition : Libretti) elle se lit très facilement. On perçoit déjà ici des...

le 9 févr. 2011

4 j'aime

1

Les Prodiges de la vie
Jduvi
7

La vie en rose bébé

Première "nouvelle" de Stefan Zweig, dans laquelle on sent l'influence de Balzac, auquel l'écrivain autrichien consacrera d'ailleurs une biographie. Je pense notamment au Chef d'oeuvre inconnu, qui...

le 9 juin 2023

Les Prodiges de la vie
Eggdoll
9

Prodigieux.

Je n'ai pas grand-chose à ajouter à la critique de LolOh, néanmoins j'ai à dire sur Les Prodiges de la vie, donc je me lance. Il me semble que cette courte nouvelle extrêmement prenante de Zweig est...

le 3 déc. 2011

Du même critique

L'Insoutenable Légèreté de l'être
Eggdoll
10

Apologie de Kundera

On a reproché ici même à Kundera de se complaire dans la méta-textualité, de débiter des truismes à la pelle, de faire de la philosophie de comptoir, de ne pas savoir se situer entre littérature et...

le 11 mars 2013

155 j'aime

10

Salò ou les 120 journées de Sodome
Eggdoll
8

Au-delà de la dénonciation : un film à prendre pour ce qu'il est.

Les critiques que j'ai pu lire de Salo présentent surtout le film comme une dénonciation du fascisme, une transposition de Sade brillante, dans un contexte inattendu. Evidemment il y a de ça. Mais ce...

le 6 mai 2012

71 j'aime

7

Les Jeunes Filles
Eggdoll
9

Un livre haïssable

Et je m'étonne que cela ait été si peu souligné. Haïssable, détestable, affreux. Allons, c'est facile à voir. C'est flagrant. Ça m'a crevé les yeux et le cœur. Montherlant est un (pardonnez-moi le...

le 22 mars 2017

50 j'aime

5