Après avoir fait s’affronter le CFR à une autre puissance falsificatrice (le gouvernement des Etats-Unis) dans le volet précédent, Antoine Bello confronte ici le CFR à l’Histoire-même, telle qu’elle s’écrit chaque jour. Il fait s’interroger sur la portée réelle d’une organisation comme le CFR. Il développe ainsi sa pensée sur la contamination du réel par la fiction. Celle-ci est déployée en filigrane tout au long du roman, mais, faisant appel à un personnage de producteur hollywoodien (d’où le titre du roman), l’auteur livrera quelques chapitres au propos un peu plus appuyés. Ecrits avec un style toujours aussi didactique, qui rend les explications limpides, ils traitent du fonctionnement de la mémoire. L’homme s’aide de fictions pour se souvenir, la mémoire est malléable et inexacte, car l’on se souvient en se racontant des histoires. Par ce thème, Antoine Bello achève sa réflexion sur la falsification, en montrant que celle-ci est constitutive de la nature de l’homme.
Cet aboutissement est donc intéressant, mais pour le reste rien n’a changé d’un iota. La lecture est agréable, efficace, mais toujours aussi lisse. Les conversations des personnages sont virtuoses mais toujours aussi peu incarnées. L’absence de but, ou de point focal narratif dans ce dernier volume – comme l’était la révélation de la finalité du CFR dans les volets précédents – rend la lecture moins passionnante. Sans grande nouveauté dans le développement de ce dernier opus, la sensation de redite n’est pas loin de poindre.
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