L'histoire d'un homme qui a essayé
"Ça a l'air con, mais je crois que c'est un pur ... Un enragé, bien sûr, un piqué, mais un sincère, un type qui en a eu assez. Assez de nous, assez de nos mains, de nos cœurs, de nos pauvres cerveaux ... Assez de la condition humaine. Évidemment, ce n'est pas à cheval et les armes à la main qu'on peut en sortir. Mais ce n'est pas un coup foireux. Il est devenu amok ... Et soit dit tout à fait entre nous, il y a des moments où je le comprends."
"Les Racines du Ciel" est avant tout un roman sur l'idéalisme. Morel - le héros - ne se soucie pas des réalités pragmatiques et politiques du monde humain qu'il habite. Vous pourrez chercher : chez lui, aucune trace de cynisme ; ce qu'il veut, c'est qu'on laisse en paix ces éléphants qui ne servent à rien, qu'on garde cette fameuse "marge d'humanité". Mais comment le faire comprendre aux collectionneurs de trophées, aux marchands d'ivoire, aux passionnés de progrès et aux paysans africains qui crèvent de faim ? Morel en demande beaucoup aux hommes. Trop ? C'est la question que nous pose Romain Gary.