Les personnages de Morel et de Minna s'évertueront à le dire pendant tout le livre: ceci est une histoire sur la protection de la nature, "l'écologie", ce terme qu'on découvre à la fin du livre.
Le recul du narrateur nous permet de réaliser que ce livre traite admirablement des sujets de l'humanisme, de la perte complète de valeurs qui pousse l'être à se réfugier dans un socle de valeurs qui le protège de l'ultime bien qui lui reste: sa dignité.
Il est aussi une ode au passage à l'action, par cet homme qui émerveille ce monde qui ne le comprend pas. Mais que nous ne comprenons pas nous plus, et qui nous laisse devant un vide très fort: si Morel réussit à combler l'absence de valeurs par une passion jusqu'à la mort pour les éléphants, que nous reste-t-il, à nous lecteurs, comme quête refuge ?
Une petite question, en parallèle, qui a tout son intérêt: comment permettre le développement du continent africain? Quelle places pour les rites, les traditions, les animaux sauvages dans une Afrique qui se développe économiquement? L'apport de l'éducation, de la santé, de la technologie, risque-t-il de détruire cette culture irrémédiablement ? C'est la question soulevée par un des administrateurs de l'EAF.