Un matin de Printemps, je découvris sur mon chemin, le plus beau des joyaux. Dans le ciel bleu de ma jeunesse, il irradiait plus fort que le soleil. Il me réchauffait et j'aurais dû le ramasser et le serrer contre ma poitrine, car là était sa place. Mais cette pierre précieuse brillait si fort qu'elle brûlait mes yeux, éblouissait mon coeur.
La vie commençait et je croyais avoir le temps. Ronsard et Du Bellay nous l'on pourtant appris: on n'a de temps que pour les regrets.
La Pierre s'est envolée.
Elle a emporté mon coeur avec elle, laissant un trou noir qui depuis, me dévore de l'intérieur.
Je l'ai cherchée partout où elle n'était pas. Je me suis convaincu qu'il devait en exister une autre quelque part...
Parfois, un regard, un sourire me faisaient voir comme un éclat précieux. Je m'abandonnais. J'aimais.
L'illusion ne durait pas.
Et puis l'Automne est venu et j'ai découvert ton nom, gravé dans le granit d'une pierre tombale. Le joyau ne brillerait plus. Le trou noir m'avala d'un coup.
C'est l'Hiver. Je suis à genoux devant une tombe. Je ne peux pas pleurer. Le froid me pénètre.
Pardonne-moi, Mon Dieu.