La poésie résonne, parfois violente. Les renards pâles sont plus forts que nous. Ils existent, libérés, parfois contre leur gré, des chaînes de la société. Par peur, nous préférons ignorer leur humanité, pourtant si profonde. Nous sommes assez arrogants pour croire que nous avons le pouvoir; mais quelle emprise avons-nous sur ces révolutionnaires qui peuplent Paris en dehors du système dont nous sommes nous-même prisonniers? Dans "Les renards pâles", deux mondes parallèles cohabitent dans la ville, l'un d'eux est silencieux et mystérieux, c'est ce qui fait sa force, aussi effrayant cela puisse-t-il paraître.
Le propos de Yannick Haenel m'a touchée, il nous offre un autre regard sur Paris et les formes de vie qui l'habitent et nous invite à réflechir aux questions de l'exclusion et de l'insurrection. L'écriture est esthétique, certains trouveront peut-être les envolées lyriques grotesques mais finalement, je n'ai eu aucun mal à me laisser porter et j'ai été plutôt réceptive à l'onirisme idéaliste ambiant.