Les Résidents par ThomasRoussot
Belle écriture, parfois fulgurante, même si la trame générale du récit peine à dégager un horizon lisible.
« La Cadillac s’immergea dans la densité obscure des arbres dressés vers la nuit céleste, quittant la route pour une piste forestière étroite et défoncée, où les lourds branchages créaient des cascades végétales venant rayer le toit, les vitres, le pare-brise, jusqu’au métal des portières, dans une séquence discontinue de griffures et de chocs à peine perceptibles.
Une pluie noire, qui montait de la terre, comme d’un ciel inversé.
Les feux de la Cadillac prolongeaient de leur géométrie rayonnante la surface à la fois anguleuse et fluide du véhicule dont la blancheur luminescente semblait tombée des astres cachés par la canopée plus noire que la nuit, c’était une étrave d’acier qui perçait des eaux solides et abyssales en faisant jaillir une écume vif-argent formée de millions d’éclats. C’était probablement le seul engin extraterrestre en visite sur la Terre, en cet instant."