(oui, c'est la même base critique que thriller for dummies mais avec des variantes importantes)
Incipit : j'habite à Grenoble, et je rigole d'autant plus de ce livre qui tente, entre autre, de nous faire croire qu'on peut croiser (aujourd'hui) des montagnards et érudits en leur assignant des places dans une bibliothèque universitaire et faire naître des enfants de cette union. Alors, objection votre honneur, mais la biblio universitaire, c'est bien le lieu de drague le plus pourri du monde (on doit chuchoter et on est là, car on a pas réviser et qu'on va se prendre des boites (et personne nous assigne de place) et surtout comble de l'incohérence, le mélange entre "montagnard" et les rats de bibliothèque ça donne rien... (ils sont tous deux à la fac donc proche en terme de classe)...
Mais c'est drole (surtout qu'ils en fait un film aussi...)
Astuce pour ceux/celles qui disposent de temps libre : comment écrire une histoire WTF à la Grangé (Vargas, chattam, King, Conan doyle, Dan Brown, etc.)
L'acte un (hyper important) : faire immerger du grand n'importe quoi dans un pseudo réel, un détail absurde, un acte étrange... et c'est si facile de le faire, même si vous prétendez manquer d'imagination : des nazis (ou skins), une fille morte étrangement, des meurtres bizarres (hésitez pas à multiplier et additionner les trucs absurdes pour endormir le lectorat avec le grand argument "t*a gueule, c'est magique*" ), etc.
Un couple d'investigateurs de base : Pierre Niémans et Max Kerkérian, flic pas conventionnel et pas apprécié de leur hiérarchie (mais non, c'est pas convenu...)
Ils disposent de temps libre, ne sont jamais fatigués, ils doivent avoir un trauma perso (pour camoufler la fadeur de leur profil psy), n'ont pas d'amis et de vie sociale (car ils opèrent une fonction, pas un rôle) mais peut avoir de la famille ou des amours (pour les rendre vaguement crédible)...
Ils doivent être super intelligente et bien foutu pour réaliser le parfait transfert avec le cœur de cible (heu, la lectrice de quarante ans) (mais pas avoir d'opinion politique, religieuse ou clivage)...
Acte deux : Le but est de faire super long et de rallonger la sauce pour toucher plein de droits d'auteurs et pondre un pavé dont bien quelqu'un trouvera que c'est votre chef d'oeuvre (même si c'est juste votre mère, c'est un bon début)...
Si vous visez Grangé, mettez des tournures alambiqué modèle dissertation de philo de multi redoublant de bac pro.
"Mais il y aura toujours les apôtres de la bonne conscience. L'immense armée de ceux qui ne font rien et jugent toujours. Sans offrir la moindre solution."
Copiez-collez (avec des adejectifs) les destrictions de villes ou pays des notices de wikipédia (pas besoin de connaitre le pays ou la culture, les clichés feront l'affaire)...
Edictez des sentences définitives pleines de sophismes (pour pas choquer personne) :
"On n’éprouvait plus rien ici sinon une asphyxie de lumière , une blancheur écrasante qui figeait toute pensée, tout espoir." Congo Requiem de Jean-Christophe Grangé
"L'innocence est tellement rare de nos jours qu'elle suscite tous les soupçons." Miserere de Jean-Christophe Grangé (au prochain succès remplacez innocence par jeunesse, pas n'importe quoi et ça marche aussi)
Abusez des métaphores sans sens (vos lectrices/eurs sont passifs, dans un train ou victime d'une grippe (ou alors, je me demande...?)
"Mes cauchemars étaient toujours là, sous ma peau, mais les oiseaux, clairs sur le bleu du ciel, constituaient la corde à laquelle je me cramponnais.." Le Vol des cigognes de Jean-Christophe Grangé
Et des dialogues aussi définitifs qu'inutiles :
- A votre avis, à quoi reconnait-on les gens comme vous ? Je veux dire : les nazis ?
- C'est facile. Nos vêtements empestent la chair brûlée.
- Quoi ?
Nouveau rire. Une poussière sonore parmi d'autres.
- Je plaisante. Rien ne nous distingue des êtres inférieurs. [...] Miserere de Jean-Christophe Grangé
N'oubliez pas quelques scènes d'amour (ou de sexe selon votre cible), de l'action (avec des méchants dont on se fout, ils sont juste énervés du matin au soir), tuez dans l’allégresse des figurants et en tout fin de l'acte le second couteau du méchant...
Acte trois : enfoncez-vous dans le n'importe quoi et vous invoquez encore des trucs plus délirants (oui, fantastique ou idiot c'est selon), les loups garou existent et tout le folklore, donc des gens peuvent se muter en animal (Grangé), la possession existe (King), etc.
Là, des échanges de bébés, une tueuse avec une sœur jumelle dont les intentions sont confuses, des meurtres complexes (qu'il faudrait l'aide d'une brigade de pompiers pour les réaliser)... L'important est de multiplier les intrigues au point qu'il en devient gênant de pouvoir résumé l'histoire et faire des cliff hanger pour que le lecteur/trice lise tard et avec la fatigue oubli/e les inepties (le but à la base est de faire de l'eugénisme avec des montagnards et des urbains (ah, ah, ah, j'arrive pas a arrêter de rire, j'ai mal au bide, merde...)
Le héro ou héroine s'en sort et fait des bisous à la fille (de dix, vingt ans son aînée) qui l'a suivit sans réelle raison jusqu'ici... (ils n'ont pas mangé, ni payés les dégâts occasionnés, ni ne seront accusés des crimes (car c'est méchants), etc.
Voilà, vous êtes riches... (en top des vente, c'est pareil)