Lola a toujours su contenir ses émotions comme ses cheveux rassemblés par son élastique. Ce goût de l’ordre et de la maîtrise lui vient de son père, du moins c’est ce qu’elle pense. Mais, un mot, prononcé par celui-ci l’a éteinte, arrêtée comme tétanisée, car repris par tant d’autres dans les vallons alentours. Elle a développé tant de rituels pour arriver à survivre : aligner les paires de chaussures, orienter une statuette.. Néanmoins, dans son jardin, à côté du mur du cimetière, Lola a laissé un coin de ronces. Comme ça ! Pour rien de précis. Mais un peu comme une invitation pour la suite…
Elle rencontre l’auteure venue là pour écrire son nouveau roman, celui d’une boiteuse avec des cœurs brodés. Lors d’une séance de signature sur son précédent roman, Les cœurs cousus, une lectrice vient expliquer à Carole Martinez la tradition espagnole des femmes qui, avant de mourir, brodent et remplissent du récit de leur vie un cœur de tissu. Elles le dédiaient à leur fille aînée pour le garder sans jamais l’ouvrir sous peine de malédiction. Ainsi les secrets de famille vivaient soulageant l’intéressée sans jamais alléger le fardeau de la lignée.
Dans Les roses fauves, Carole Martinez partage son expérience d’auteure au fil de la construction de son roman et lie avec son lecteur une relation particulière pour l’entraîner dans son univers de magie où le merveilleux prend des allures de réalité et où une malédiction pourrait être brisée. Car Carole Martinez incorpore, comme on malaxe une terre, ses doutes d’écrivaine et l’associe à l’histoire de la résilience de Lola qui s’ouvre à la sensualité.
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