Je le dis tout net et tout de suite, je me suis énormément ennuyé à la lecture de ce roman. A aucun moment, je n'ai été intéressé par cette amitié soi-disant fusionnelle entre Alice et Cécile. D'ailleurs, elles ont beau se blottir l'une contre l'autre, se téléphoner tous les jours, passer toutes leurs vacances ensemble, je n'ai jamais ressenti leur proximité, tout m'a semblé factice, très fabriqué. J'ai eu l'impression qu'elles traversaient la vie, sans s'intéresser à ce qu'il se passe autour, uniquement préoccupées par leurs petites affaires. Et puis, cela commence à devenir cliché de débuter un roman par la victoire de François Mitterrand en 1981, puis d'évoquer les trente années qui suivent. D'accord, c'est le deuxième cette semaine (voir Isabelle Monnin et "Second tour"), c'est une mauvaise pioche, je n'ai pas de chance.
Ici tout m'a semblé lourd. Pensant titiller les souvenirs, l'auteur nous envoie les tubes variétoches de ces trente dernières années. Pour nous faire pleurer, on convoque le sida, car il est impensable qu'un personnage traversant cette période ne puisse l'attraper. Pour nous horrifier un peu plus, on nous révèle un inceste car là aussi, il est absolument indispensable qu'une vraie héroïne ait été tripotée par un parent. Et puis, cerise sur le gâteau, une des héroïnes est dans le coma. Vibrant hommage à Almodovar, cinéaste culte des ces dernières décennies, il m'a semblé ici juste un artifice de narration habile mais pas du tout convainquant.
Je ne dirai rien de la fin de ce roman, sommet de kitsch et de ridicule qui m'a juste fait ricaner.
Je sais que je vais me faire détester par un grand nombre de blogueuses qui ont AAAdoré ce livre. Mais, cet enfilage de clichés a tué pour moi toute émotion. L'écriture ne casse pas trois pattes à un canard et les personnages féminins sont assez inconsistants.
La fin sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.com/2012/03/les-separees-de-kethevane-davrichewy.html