Les Sept contre Thèbes
Après avoir examiné le cycle thébain de Sophocle, remontons encore un peu le temps, vers 467BC où cette tragédie d'Eschyle fut jouée.Malheureusement, cette tragédie est la troisième partie d'une...
Par
le 5 oct. 2024
2 j'aime
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Après avoir examiné le cycle thébain de Sophocle, remontons encore un peu le temps, vers 467BC où cette tragédie d'Eschyle fut jouée.
Malheureusement, cette tragédie est la troisième partie d'une trilogie dont les deux premières pièces "Laïos" et "Œdipe" ont été perdues. Nul doute que cette tragédie aurait eu une plus grande ampleur si tout nous avait pu être transmis.
Dans "Les Sept contre Thèbes ", la famille des Labdacides est toujours sous le coup d'une malédiction qui cette fois concerne la troisième génération, Étéocle, qui est le roi de Thèbes, fils et successeur d'Œdipe, et Polynice, son frère, qui est allée chercher des troupes grecques à Argos pour prendre le pouvoir à Étéocle.
La situation urge car les troupes sont aux sept portes de la ville, sur le point de submerger Thèbes. La population, consciente qu'ils vivent sous une malédiction d'Apollon sur Laïos et les deux générations qui suivront, tremble.
Elle persiste pourtant à la troisième génération
L'antique transgression que Laïos
Commit contre Apollon qui trois fois, sur le nombril du monde
En ses oracles pythiques
Lui disait de mourir sans descendance afin de sauver la ville
On n'en saura pas plus, ici, sur la transgression de Laïos mais d'autres textes précisent qu'il s'agit d'actes honteux commis par Laïos sur Chrysippe, fils de Pelops.
Le héros de la tragédie, Étéocle, va s'employer pendant toute la pièce à rassurer la population qui s'exprime à travers le chœur. Et quoi de mieux que de montrer le dispositif défensif envisagé, le combattant mis en place à chaque porte pour combattre le chef argien correspondant. Alors qu'il se sait probablement condamné par la malédiction, il tient un langage très politique et rude à l'égard du Chœur pour le rassurer. L'énergie déployée est suffisamment convaincante pour voir les lamentations et gémissements peu à peu se transformer en une volonté de défendre la cité. Étéocle s'est réservé la septième porte tenue par le chef des Sept, Polynice, son frère pour que s'accomplisse la prophétie. Le double fratricide permettra le retrait des armées argiennes et la victoire de Thèbes.
Il y a un point qui est fort intéressant sur le plan de la relation des hommes et des dieux et qui en dit long sur le sens politique et profond des lamentations. C'est que le peuple de Thèbes et les armées ennemies sont censées croire aux mêmes dieux puisque tous sont grecs. Sachant que Thèbes était sur le coup d'une malédiction, on pouvait effectivement craindre que le fléau de la balance ne penche que du côté des Sept. C'est là que l'on voit que la religion grecque est essentiellement politique. Les dieux ne protègent les villes que si les habitants les défendent. Autrement dit, les dieux abandonnent les cités vaincues. Autrement dit, on est dans le "aide-toi, le ciel t'aidera" …
Un point important de cette tragédie est à mentionner. Les exégètes et spécialistes du théâtre grec antique considèrent que le texte d'Eschyle s'arrête probablement aux vers suivants exprimés par un Chœur délirant de joie.
Où donc les mettre en terre
Dans un lieu qui les honore
Que leurs souffrances reposent près de leur père
Cette conclusion est cohérente avec le style d'Eschyle qu'on peut observer dans l'Orestie, qui est de terminer sur une note d'apaisement général (Les Euménides).
La dernière scène avec Antigone qui remet cent balles dans la machine avec le sujet de la sépulture d'Étéocle et le refus de sépulture de Polynice semble donc en contradiction avec la tonalité de la fin de la pièce. Les exégètes s'accordent à penser qu'il s'agit très probablement d'un rajout ultérieur au texte.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Tragiques Grecs
Créée
le 5 oct. 2024
Critique lue 20 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Les Sept contre Thèbes
Après avoir examiné le cycle thébain de Sophocle, remontons encore un peu le temps, vers 467BC où cette tragédie d'Eschyle fut jouée.Malheureusement, cette tragédie est la troisième partie d'une...
Par
le 5 oct. 2024
2 j'aime
Je viens de finir Les Sept contre Thèbes d'Eschyle, l'épisode est similaire à la pièce Les Phéniciennes d'Euripide et relate donc la guerre entre Argos et Thèbes. Seulement, l'intrigue d'Eschyle est...
Par
le 28 janv. 2022
1 j'aime
Il est impossible d’avoir un plein avis sur une pièce de théâtre d’Eschyle tant nous sommes ici au balbutiement du théâtre, tant la beauté de la langue ne peut supporter la traduction et doit assumer...
Par
le 14 mai 2024
Du même critique
"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...
Par
le 3 nov. 2021
26 j'aime
19
C'est vers l'âge de vingt ans que j'ai lu ce livre. Pas par hasard, je me souviens très bien qu'un copain me l'avait recommandé. J'avais bien aimé. Cependant, je n'ai jamais éprouvé le besoin de le...
Par
le 7 avr. 2023
25 j'aime
33
1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...
Par
le 13 nov. 2021
25 j'aime
5