Si tu pensais que les romans sur l’amitié féminine étaient tous des variations de Sex and the City, Les Suprêmes d’Edward Kelsey Moore est là pour te prouver que parfois, c’est aussi du gospel, des rires à gorge déployée et des fantômes qui viennent papoter.
On suit trois amies inséparables, Odette, Clarice et Barbara Jean, qui se retrouvent chaque dimanche au resto pour refaire le monde, commenter leurs drames et vider quelques verres (parce que bon, faut bien tenir le choc). Elles ont traversé les décennies ensemble, entre histoires d’amour foireuses, trahisons, mariages mal assortis et secrets de famille, et franchement, elles mériteraient une série Netflix.
Là où Moore excelle, c’est dans son ton à la fois drôle et tendre, cette façon de raconter des choses graves (maladie, deuil, racisme, infidélités) sans jamais sombrer dans le pathos. Odette, en particulier, est une héroïne savoureuse, avec son franc-parler et son côté badass, et le fait qu’elle voit et discute avec des fantômes ajoute une touche délicieusement barrée au récit.
Mais voilà… ça manque parfois un peu de mordant. L’histoire avance tranquillement, parfois trop, et on aimerait que certaines intrigues soient un peu plus creusées. Les personnages secondaires restent un peu en surface, et même si l’humour et l’émotion sont au rendez-vous, on sent parfois que l’auteur aurait pu aller encore plus loin.
Bref, Les Suprêmes, c’est une lecture feel-good qui fait sourire autant qu’elle émeut, un portrait d’amitié féminine sincère et vibrant, et un roman qui donne envie de se réunir entre potes avec un bon plat et quelques souvenirs à partager. Pas révolutionnaire, mais attachant comme un vieux disque de soul qu’on aime ressortir quand on a besoin de réconfort.