Lu le premier livre, qui représente en gros 200 pages.
C'est très plaisant !
De l'action, des hommes braves, des manigances politiques, des héros gigantesques, des géants corrompus, des eunuques qui tirent des ficelles à défaut d'autre chose, des dynasties qui s'effacent et qui naissent...
Tout ça rappelle beaucoup Au Bord de l'eau, à ceci près que le enjeux, à défaut d'être plus diversifiés, ont bien plus grande envergure. On retrouve encore cette qualité de style, qui réussit à faire naître le bruit du fer et des cris sans lourdeur ni ampoule, qui montre les scènes sans jamais qu'on ne remarque les mots. Si dans l'idée le style se compare naturellement à celui de son mentor, le fait que la trame soit à la fois plus politique et moins épisodique que celle de son aîné amène à légèrement plus de solennité, notamment par la fin des appels récurrents au lecteur rappelant le troubadour écoulant ses chants, et par un humour moins présent.
Hélas, et c'est le plus gros défaut pour nous Occidentaux que le prestigieux ancêtre de ce prestigieux roman avait su corriger en donnant des surnoms à tous ses personnages ou presque, le raz-de-marrée de noms chinois, avec leurs sonorités si propres, est un vrai obstacle pour ma petite mémoire de français ayant ses petites manies et ses voyelles, si bien que lâcher le livre pour quelques jours seulement risque de faire tout bonnement rendre la reprise impossible, même avec un souvenir intact du récit.
Et c'est hélas mon cas ! Je reprendrai probablement un jour, lorsque je trouverai une belle édition complète. En attendant, le plus attirant des quatre romans chinois, Le Voyage vers l'Ouest, est celui vers lequel mon attention risque de se porter le plus par la suite. Ne réussissant toujours pas à le trouver en format numérique pour liseuse en open source je désespère, mais sait-on jamais...
Je pourrai me targuer de bien connaître les grands romans de la Chine d'ici peu et ça, y a plein de gens que ça rendra jaunes !