"Ce qui est longtemps uni est voué à se diviser, ce qui est divisé depuis longtemps finira toujours
Non, non et non ! Noter les Trois Royaumes de Luo Guanzhong, c'est comme demander de noter le fait de respirer ou notre capacité à marcher sur deux pieds. C'est ridicule. Tout simplement parce que ce roman est né de tellement de sources, et a donné naissance à tant de choses qu'il est impossible de le réduire à ses 2'000 pages.
Nous sommes en 200 après Jean-Claude (quoi... J.-C, c'est pas pour "Jean-Claude" ?). L'Empire Han, qui règne sur le "Zhongguo" (Guo : territoire. Zhong : "du milieu" => Empire du Milieu => Chine), est corrompu par dix eunuques qui sèment le mécontentement populaire. Les Cieux eux-même semblent avoir décidé qu'il était temps pour le Han de chuter, comme toutes les précédentes dynasties pré-Qin.
C'est, grosso modo, le pitch de base du roman semi-historique des Trois Royaumes. Ou plutôt, l'une des nombreuses thématiques qu'on peut en dégager. De la chute d'un empire à sa réunification, la majorité de l'histoire dépeint la période d'anarchie et de guerre civile durant laquelle des Seigneurs de Guerre ambitieux guerroient, tentant vainement de contrer la nature humaine pour ramener tout l'Empire sous leur tutelle. Ces Seigneurs de Guerre, c'est - surtout - Cao Cao le héros traître, Liu Bei le vertueux descendant des Han ou Sun Quan, de facto l'"arbitre" qui se retrouve coincé entre les deux. Mais penser que les Trois Royaumes se limitent à ces trois individus fondateurs serait une grave erreur. Chaque chapitre présente ses propres héros - parfois des civils, souvent des militaires, des érudits ou des politiciens. Chaque lecteur est libre de se plonger et de laisser fasciner par des passages différents. Bref, les Trois Royaumes, c'est un authentique océan culturel d'une richesse inouïe. Si nager ne vous fait pas peur, je vous conseille fortement de venir boire la tasse...
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