C’est le premier livre de Kazuo Ishiguro que je lis, et j’ai découvert avec plaisir la vie de ce majordome anglais du début du 20è siècle.
Pour apprécier le récit, il vaut mieux savoir d’une part qu’il s’agit d’un long monologue intérieur, qui se lit plus pour le plaisir de la prose et comme une suite d’anecdotes que dans l’attente d’une chute finale, et d’autre part qu’il plaira probablement plus à quelqu’un ayant des affinités avec le roman « historique ».
Par certains aspects, on pourrait penser à du Ken Follett, qui s’est lui aussi attaché dans certaines œuvres à décrire la société anglaise de l’époque, dans ses coutumes et carcans parfois stupides (mais la comparaison s’arrête là, le style est quand à lui incomparable).
J’aime un livre au sentiment de douce-amertume et de nostalgie qu’il nous donne parfois. Si l’auteur réussit à vous rendre nostalgique d’un cadre dans lequel vous n’avez pas vécu ou n’auriez pas aimé vivre, on est dans la maîtrise et la réussite.
On se promène dans les couloirs de Darlington Hall, on s’arrête derrière une porte, on se fait discret et on s’exprime tout en retenue...
On voit tout à travers les yeux de ce domestique, à la loyauté sans faille et donnant l’impression de ne jamais sortir de son « rôle ».
Et finalement, on retient aussi de l’œuvre un questionnement sous-jacent sur le sens de notre vie.
Pour moi, ce fut une belle découverte du style de l’auteur. À suivre donc...