Il y a du Borges chez Italo Calvino, et c'est principalement ce qui m'a poussé à lire ce recueil, plein de variations autour de la ville et de l'imaginaire du voyageur, sous forme d'un dialogue entre Marco Polo et l'empereur des Tartares Kublai Khan. Ces évocations sont toujours empreintes d'une poésie métaphysique. Ce sont des esquisses de villes, des cités fantasques qui se ressentent plus qu'elles ne se visualisent, c'est très étrange. Malheureusement, cela m'a très souvent laissé indifférente, des motifs comme la ville miroir reviennent sans arrêt par exemple.
En réalité je m'attendais à lire des récits d'urbanisme et d'organisations réalistes, et j'ai lu des rêveries sur la ville et ses symbolismes. C'était beau mais je n'ai pas eu la sensation d'abîme que me procure Borges. Le maître incontesté en la matière, c'est forcément casse gueule d'écrire sous son hospice, et pourtant Calvino ne s'en sort pas si mal ! Les villes invisibles est un recueil de ressentis, difficile de le résumer, impossible de le déconseiller.