Euphorie, dysphorie. Ça va ensemble. Pente ascendante et descendante. Comment écrire la dysphorie, comment en rendre compte ? Pourquoi pas au travers d’un récit-poème porté par une écriture… euphorique ?


Un petit détour, en tout début d’article, c’est peu commun, je ne l’ignore pas. Nécessaire pourtant la lecture de cette recension publiée sur le site de l’association Comme des fous car émanant des premières et des premiers concerné·es, celles et ceux qui souffrent d’abord et avant tout de la pathologisation de leurs différences.



Rappel élémentaire : si je pense comme vous je ne pense pas Ai emmené
si peu loin ma pensée Qu’elle ne peut être une pensée J’aimerais juste
ne pas penser comme vous Sans qu’il y ait naissance du moindre
problème Je ne suis pas ennemi du langage et sais défendre ma pensée p. 17




REGARDER (ET NOMMER) L’ENNEMI



Christophe Esnault fait partie de ces poètes singuliers, trop méconnus du « grand-public » . C’est un tort, il gagne à être connu Esnault ! Son œuvre aussi. Protéiforme, elle se joue de la mythologie figée d’une certaine poésie, hermétique et peu accessible, tout en ne cédant rien aux poésies-fades-du-quotidien. Il y a chez Esnault une recherche de l’écart, du pas de côté. Qu’il s’agisse du projet littéraire et musical, Le Manque, qu’il mène depuis maintenant plusieurs années avec Lionel Fondeville, ou de ses recueils publiés du côté de chez Tinbad ou encore de l’excellent L’enfant poisson-chat tout récemment paru aux éditions Publie.net. Pour la découvrir, cette œuvre, voici une entrée, parmi d’autres, ce titre No present, suffit de cliquer, là, juste en bas. Le mettre en fond sonore, pourquoi pas ? Tout en lisant les lignes qui vont suivre.


Lettre au recours chimique paru ce mars dernier dans la collection Freaks des éditions Æthalidès peut aussi constituer une belle entrée en matière. Pas possible de passer à côté. Cette couv’ qui annonce la couleur par son trait serré, son ton nerveux, visage griffonné et portant le titre du livre ; ce Ⓐ qui fait figure d’œil : Anarchie ?



Si la poésie est inutile impuissante Inexistante Justement Allons-y
Sans savoir où aller mais avec elle p. 9



Pas de structure et pas de narration, ça fuit et ça fuse, anarchie de l’écrit, déroulant un flux ininterrompu. C’est d’abord dans et par l’écriture, la mise en page – le langage en somme – que l’on articule la condition de Freak.


Lire la suite de cet article d'Ahmed Slama sur Littéralutte.

Litteralutte
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 mars 2022

Critique lue 17 fois

1 j'aime

Litteralutte

Écrit par

Critique lue 17 fois

1

D'autres avis sur Lettre au recours chimique

Lettre au recours chimique
Charybde2
7

Critique de Lettre au recours chimique par Charybde2

Une incroyable poésie fiévreuse et furieuse adressée au soulagement des pathologies non soignées qui constituent la vie contemporaine.Sur le blog Charybde 27 :

le 9 juil. 2022

Lettre au recours chimique
FélicieLit_Aussi
9

Un auteur que je découvre..

Que dire d’un récit qui ne se raconte pas ? Ai-je détesté, sûrement pas. D’ailleurs, est-ce une lecture dont on peut dire que l’on aime ou pas, encore moins. Alors comment vous parler d’un ‘roman’...

le 8 mars 2021

Du même critique

Race
Litteralutte
10

Contre l'universalisme abstrait, la « transposition minoritaire »

Impossible de condenser en 80 pages de format poche l’essentiel de ce qui permet de comprendre les débats actuels autour de la racisation et d’y participer de façon constructive ? Sarah Mazouz n’est...

le 13 mars 2022

2 j'aime

Crash memory
Litteralutte
10

Piraterie littéraire & négatifs photographiques

Rencontre avec Abrüpt et ses (anti)livres anti-marchands et l’on ira à la découverte d’une des toutes dernières œuvres publiées « Crash Memory », où l’écriture se déploie dans l’obscurité, où la...

le 18 avr. 2022

1 j'aime

La Femme grenadier
Litteralutte
10

Une femme grenadier

Paru le 3 mars 2022 aux éditions du Temps des Cerises, La Femme Grenadier n’est pourtant pas une véritable nouveauté : datant de 1801, ce roman appartient aux œuvres d’un matrimoine trop longtemps...

le 28 mars 2022

1 j'aime