Si tu pensais que la critique de la société française était un sport moderne, avec éditos bien salés et threads Twitter enflammés, Lettres persanes de Montesquieu est là pour te prouver qu’au XVIIIe siècle, on savait déjà envoyer des piques bien senties… mais sous couvert d’un échange épistolaire façon "touristes dépaysés".
L’histoire ? Deux Persans, Usbek et Rica, débarquent en France et racontent à leurs potes restés au pays ce qu’ils découvrent de la société occidentale. Et autant te dire qu’ils n’y vont pas de main morte : les Parisiens sont superficiels, le roi est un despote, la justice est absurde, et la religion sert surtout à manipuler les foules. Bref, c’est une énorme diss track en mode "regard extérieur", sauf que derrière les lettres exotiques, c’est surtout la France qui en prend pour son grade.
Le gros point fort ? C’est fin, mordant et plein d’ironie. Montesquieu se sert du regard naïf de ses personnages pour démonter la monarchie, l’hypocrisie religieuse et les absurdités de son époque, tout en finesse et en humour. Et en prime, il pose des bases pour la pensée des Lumières, ce qui n’est pas rien.
Le hic ? Ça reste un enchaînement de lettres, donc ça peut vite donner l’impression d’un patchwork d’idées plus qu’une vraie histoire. Et si certaines critiques sont encore d’actualité (big up aux abus de pouvoir), d’autres sont très ancrées dans le contexte du XVIIIe siècle, ce qui peut rendre certaines lettres moins percutantes aujourd’hui.
Bref, Lettres persanes, c’est une satire brillante déguisée en voyage philosophique, un pamphlet avant l’heure et la preuve que se moquer de la société avec intelligence est un art aussi ancien que redoutablement efficace. À lire si tu aimes les piques bien placées et les critiques sociales écrites avec un panache digne d’un troll de génie.