Ah ça, elle n'y va pas par le dos de la cuillère, Emma Becker, la jeune "écrivaine" franco-allemande qui a fait de sa vie sexuelle débridée son fonds de commerce littéraire. Pour elle, tout cela est l'expression d'un "culot" existentiel, elle estime être légitime à raconter sa vie via le prisme des aventures de son entrejambe (entre autres), et est convaincue que cela présente un intérêt pour le lecteur. Au vu du succès de ses livres, cela est bien possible, encore que l'intérêt des lecteurs procède peut-être (ou plutôt surtout) d'un voyeurisme autorisé.
Car la jeune femme ne nous épargne aucun détail anatomique et organique de ses (très nombreuses) passades, le lecteur est pris dans un tourbillon de prénoms masculins, de "bites", de "chatte" et de "baise(r)" qui, pour ma part, m'a laissé une impression de tristesse, de stérilité, de mal-être. Même si on saisit bien, à travers certaines réflexions et passages, que son véritable désir est bien plus sentimental que sexuel. Que cette intarissable soif de cul cache en fait des failles narcissiques profondes et une envie d'être aimée jamais satisfaite, que la narrative assume à demi-mot. On sent qu'elle hésite entre l'image qu'elle veut donner (aux hommes et aux lecteurs) et celle qu'elle est vraiment.
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