Des débuts tout à fait honorables
Régis Goddyn a réalisé ce que peut-être certains d'entre nous fantasmons secrètement de faire un jour : de lecteur assidu de fantasy qu'il était dans son TER quotidien, il a décidé de faire le grand saut, et d'écrire et faire publier sa propre histoire.
Rien d'extraordinaire là-dedans, me direz-vous, chaque nouvel auteur passe par là ! Certes, j'en conviens ; mais Goddyn le fait avec une énorme prise de risque, signe d'une grande confiance ou d'une témérité assumée, selon le point de vue. Car ce n'est pas un simple roman qu'il entreprend de publier ; non, l'arrogant inconnu annonce d'entrée une heptalogie, 7 livres d'un énorme roman qui sortiront chacun à 6 mois d'intervalle. Pour un néo-écrivain, c'est un pari plutôt gonflé, qui pourrait peser lourdement sur le reste de sa carrière.
Mais sans doute l'ambitieux personnage mesure-t-il avec une certaine justesse son potentiel, ce qui expliquerait sa hardiesse ; car le défi semble plutôt en bonne voie d'être relevé, et avec un certain brio. Nous n'en sommes qu'aux prémices de sa saga avec ce livre premier, bien sûr, mais il est d'une qualité tout à fait honorable, tant au niveau du style que de la richesse du scénario.
Après un début un peu hésitant, à l'écriture même un peu naïve, Goddyn prend ses marques sans trop tarder, et sa plume gagne en assurance. Son histoire autour du "sang bleu" intrigue, se complexifie, se ramifie, et on se laisse facilement embarqué dans cette aventure sans temps mort. Sans être d'une grande complexité, les personnages sont plutôt attachants, et on attend la suite de leurs pérégrinations avec impatience. Le roman souffre logiquement de quelques défauts (personnellement, je trouve bien insipide de nommer les royaumes par un numéro, par exemple) ; mais aucun ne gâche le plaisir de la lecture, et c'est bien là l'essentiel.
Sans être un chef d'oeuvre, ce livre premier est donc une belle réussite, qui laisse augurer de bons moments de lecture dans la suite. Les retours sur le livre second, sorti en août dernier, semblent même meilleurs que pour ce premier roman.
Régis Goddyn, un nouveau nom à suivre, donc ? L'avenir proche nous le dira (vu le rythme qu'il s'est imposé). Mais je sais que son projet va nourrir mes propres fantasmes d'écriture. Respect, l'ami !