J'ai découvert Banks avec Bone, puis méthodiquement pillé son rayon à la bibliothèque. Donc quand celui-ci est sorti, j'ai saisi l'occasion de le remercier en achetant le livre. Eh bien c'est celui que j'ai le moins aimé. Pourtant le sujet m'intéressait (pédophilie, internet, marginaux...) mais mais mais.

Mais Russell qui a habituellement la plume si légère, qui trace des portraits si précis, si minutieux qu'on garde en mémoire ses personnages comme s'ils étaient de lointains cousins, est là beaucoup plus balourd. On sent qu'il sait qu'il s'attaque à un sujet sensible (la délinquance sexuelle), mais au lieu de l'assumer et de tracer son histoire dans le thème, il s'oblige à entrelarder le récit de plaidoyers redondants et pénibles, arrivant parfois à provoquer une réaction inverse à celle attendue (du style "bon OK, on a compris que c'étaient des hommes, pas des monstres, mais faut pas pousser, c'est pas tous des enfants de choeur comme le Kid non plus, hein?").

Ajoute à ça des pans entiers de descriptions, certes belles, poétiques, visuelles, naturalistes, chouettes et tout, mais là encore, trop longues, trop redondantes, trop loooourdes en fait, et au détriment de la description des personnages (une des forces de Banks, pour moi), qui pour le coup, auraient mérité plus d'étoffe.

Pour cette peau lointaine, Russell s'est enfoncé dans le bayou.
Tyran
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le 16 mai 2013

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