Vingt-trois prostituées par Tyran
C'est le meilleur pote qui détient la clé : "cet homme est un robot". Ca se traduit par un dessin ultra-épuré (que j'aime bien), et par une analyse froide et inattaquable. Pourquoi pas en effet combiner ami-e-s pour le besoin de socialiser et prostituées pour le besoin de niquer?
Je n'ai aucun argument contre ça, excepté que dans le fin fond de moi-même, sûrement pourrie d'éducation judéo-christiano-marxiste et par les contes de fée, je ne peux pas adhérer à cette rhétorique.
Notez que Chet ne dessine pas les têtes des prostituées. L'explication étant qu'il ne souhaite pas qu'on les reconnaisse. Mais alors pourquoi ne pas leur faire une tête autre? Pourquoi ne pas leur faire un visage neutre (mais expressif)? Peut-être parce que tout simplement une prostituée est un objet que l'on consomme et pas un sujet qui ressent.
Perso, je n'ai pas d'avis tranché sur la prostitution, mais je pense que la sexualité n'est pas un droit et que personne n'a à servir d'exutoire à un autre, pour du cul ou pour autre chose (t'irai payer quelqu'un pour lui casser la gueule parce que de temps en temps ça défoule?)
Ca m'intéressait donc de lire le point de vue de l'auteur, mais mon opinion n'a pas évolué. Au moins, j'aurai découvert le trait froid de Chester Brown et sa sensibilité de parpaing.