La Vérité sur l'affaire Harry Quebert par Tyran
Je vais faire un petit plagiat de la critique de Zbah, mais voilà, je pense pareil. Le livre a été tellement encensé (aussi bien par Ruquier que par France Culture en passant par Naulleau) que je m'attendais à une grosse baffe, genre 2666.
C'est drôle car c'est un peu un cliché suisse : un travail minutieux, une écriture polie (voire désuète), pas mal de références à l'argent, mais on est loin de l'analyse promise de l'Amérique contemporaine, en tous cas autre que celle qu'on perçoit à la télé. Oui, l'enquête se mène entre deux cafés dans un diner où la serveuse, ex-reine de beauté, fait tellement penser à la Norma de Twin Peaks (pas le seul point commun avec la série, d'ailleurs). Et on critique un peu le système d'édition américain (universel?) où un bon coup médiatique écrit par des nègres vaut mieux qu'une oeuvre confidentielle avec de l'estomac (autocritique à tiroirs?).
MAIS si on aime les polars et les rebondissements, il y en a à foison, et on vient rapidement à bout des 700 pages, entraîné dans cette histoire que l'on croit vite trop simple. Rien à redire à la construction, classique et efficace (si ce n'est quelques incohérences de psychologie, à mon humble avis).
Donc je mets un 6 car en tant que polar, il tient sa place, mais contrairement à ce qui a été annoncé, il ne traite ni ne produit de littérature.