Vingt-trois prostituées par Benoit Me
Si les dessins et le style de cette BD très particulière sont forts apréciables, je trouve que le message de fond sur la dépanalisation de la prostitution vient détruire toute cette oeuvre.
Le style de dessin froid et mécanique atteint ici sont paroxysme, qui contraste énormément avec certaines scènes où au contraire on a des forces émotionnelles très fortes (comme par exemple lors la première scène du livre relatant sa rupture).
Le livre est organisé en 2 parties, avec une deuxième partie où l'auteur présente ses arguments en faveur de la prostitution dépénalisée. Le côté vicieux de l'argumentaire qui s'inscrit dans l'air du temps (chacun est libre de disposer de son corps et d'en faire ce qu'il veut) ouvre la porte à des raisonnements monstrueux, sans se poser une seule fois la question du contexte socio économique des prostituées, l'auteur supposant que toutes les prostituées ont fait un choix.
Il pose d'ailleurs des arguments relativement révoltants au cours de son argumenaire : l'addiction n'existe pas, et n'est qu'une faiblesse de choix de la part des drogués (alors qu'elle repose sur des bases biologiques connues depuis longtemps), pose l'hyposthèse du "gène homosexuel"...
Il n'en reste que la BD aborde d'autres points intéressants comme l'oposition entre amour romantique et amour familial ou amis..
Bref, cette BD est très bien construite, très bien dessinée mais possède un fond assez monstrueux, présenté sous forme de sentiments libertaires trompeurs.
L'auteur aurait peut être du s'en tenir au simple témoignage (soit la première partie de la BD)