Le malaise que l'on ressent au début de Lolita face à la perversité d'un pédophile en puissance qui, par ses descriptions, fait de nous des voyeurs, se transforme en franche nausée à la poursuite de la lecture.
Je lâchais le bouquin, écœurée, tout en sachant que j'allais le reprendre aussi vite.
Parce que l'écriture est délicieuse, parce que la folie de Humbert est fascinante, parce que ce roman est un chef d'oeuvre.
Mais cette persévérance dans la lecture me dégoutait presque de moi-même, témoin consentant de la manipulation, de la maltraitance, des viols, subis par une petite fille de 12 ans.
Et ce livre qui nous entraîne dans les recoins les plus sombres de l'esprit malade du narrateur se finit sur une magistrale scène burlesque complètement absurde et absolument merveilleuse, qui consacre définitivement le roman.