Lorenzino, pas Lorenzaccio.
Oui, parce que moi je l'aime, Lorenzo. C'est peut-être une traînée, un noble avili dans un but à la fois puissant et pathétique, un jeune homme rongé par une vie de débauche, mais c'est aussi un héros romantique, complexe, passionnant, courageux. Je l'appellerai donc Lorenzino, et non Lorenzaccio, ce surnom péjoratif.
Il est entre le monstre et l'ange, entre le nihilisme et l'idéalisme. Difficile de trancher. C'est pour ça que Musset est génial, et que Lorenzo est fabuleux. L'anti-manichéisme fait homme. Un jour je ferai une étude éponyme (intitulée comme ma phrase précédente, quoi) sur le personnage.
Donc forcément, j'ai aimé cette pièce mythique. J'ai cependant eu au début beaucoup de mal avec les innombrables personnages et leur position, et j'ai trouvé les premières pages longuettes, même si elles permettent de mettre en place toute la situation florentine. Il y a de petites choses superfétatoires, et plusieurs histoires qui s'entremêlent, ce qui enrichit le texte mais contribue aussi à le rendre inadaptable, malheureusement.
Mon rêve à présent ? Réaliser l'adaptation sur scène de Lorenzaccio dans son intégralité, dût-elle durer six heures, nécessiter quelques centaines d'acteurs et une soixantaine de décors. Pourquoi pas un film, tiens ? Ce serait glorieux, et mon nom resterait à jamais gravé dans l'histoire, comme celui de Lorenzo avec le meurtre d'Alexandre. Un bel hommage à lui rendre.