Moins complexe que le complexe "Le Bruit et la Fureur", plus explicite que le suggestif "Sanctuaire" (je cite les deux-là parce que jusqu'ici c'étaient les seuls romans de Faulkner que j'avais lus !!!), "Lumière d'août" est un William Faulkner a-priori plus accessible même si comme tout Faulkner qui se respecte il apparaît pendant une bonne partie de l'oeuvre assez impénétrable avant que petit à petit la lumière se fasse. On passe d'un personnage à un autre, d'une époque à une autre, d'un point de vue à un autre, souvent sans crier gare, mais tout sera justifié.
On commence par une jeune femme enceinte, Lena Horne, qui a parcouru des centaines de kilomètres à la recherche du père de son futur enfant, puis comme si l'auteur n'y s'intéressait plus (du moins pour l'instant !!!) on va faire la connaissance de Joe Christmas, qui va s'avérer être le personnage principal, type solitaire qui a un rapport complexe avec les femmes et qui a du mal à faire face à la tare (pour l'époque !!!) d'avoir du sang noir dans les veines. On va aussi faire la connaissance du révérend Gail Hightower, devenu paria au sein de sa communauté à cause de son obsession pour l'histoire de son grand-père soldat confédéré lors de la Guerre de Sécession, et surtout à cause du suicide de son épouse adultère.
Tout ceci va servir de cadre au thème récurrent de toute l'oeuvre du Prix Nobel de Littérature de 1949 à savoir la description d'un Sud des USA pourri, décrépi, vicié, où le racisme s'y porte à merveille. On va aussi croiser de la misogynie ainsi que quelques métaphores chrétiennes dans cette oeuvre aussi puissante et prenante qu’intrigante qui me prouve pour la troisième fois que William Faulkner est sans conteste un des plus grands écrivains que le XXe siècle ait connu.