Un petit village enneigé de Scandinavie se fait envahir par une troupe de la Wehrmacht lors d’une opération éclair. D’abord déroutés, le maire du village et ses habitants prennent ensuite très vite la voie de la résistance. Un livre court dans lequel Steinbeck choisit une écriture théâtrale. Tout passe par le dialogue et chaque scène se construit sur une unité de lieu de sorte que l’ensemble pourrait facilement se jouer sur scène. Steinbeck n’hésite pas à utiliser des ellipses pour faire avancer son histoire, et ce faisant cache au lecteur la résistance, jamais directement visible mais toujours racontée, sentie à travers les dialogues des soldats. Steinbeck brille dans ses dialogues et sa grande intelligence est de donner la parole aux envahisseurs, tous différents, tous en désaccord sur le bienfait de leur mission, et ainsi de montrer leur part d’humanité, ne faisant pas d’eux seulement des caricatures (ce que d’autres auraient fait assurément). En 160 pages Steinbeck construit une situation et la retourne pour nous raconter l’histoire de conquérants à leur tour conquis, et lance avec ce livre écrit en 42, un appel à la résistance qu'il diffusera clandestinement en Europe comme le mentionne la quatrième de couverture.