Je m’appelle Kim Byeong-su. J’ai soixante-dix ans. Et je perds la mémoire en raison de la maladie d’Alzheimer...
Qui pourrait imaginer que, derrière un petit vieux d’apparence inoffensive, s’adonnant à la poésie, et vivant reclus dans sa maison parmi la forêt de bambous, se cache un des pires tueurs en série ayant assassiné des dizaine de personnes vingt-cinq ans plus tôt ? Seulement aujourd’hui, un nouveau tueur en série sévit dans la région, et semble menacer sa fille adoptive. Le voilà contraint de repartir en chasse. Mais comment faire quand on oublie tout ce que l’on fait à une allure vertigineuse?
Ma mémoire assassine est un roman atypique. Ce n’est pas un thriller au sens classique du terme, la violence est sous entendue, il n’y a pas de descriptions sanglantes. Nous assistons plutôt à la fin de vie d’un être sans foi ni loi, qui sent sa déchéance arriver à grands pas, et veut offrir un témoignage de son passé à sa fille pour lui faire comprendre qui il était réellement. Alors, pour conjurer l’amnésie, il écrit sur son carnet, tout ce qui lui passe par la tête, son passé mais aussi les choses les plus basiques de la vie. Il a également recours à un petit magnétophone suspendu autour de son cou pour enregistrer le B.A.-BA de son existence.
Peu à peu, on se laisse gagner par l’ultime quête de Kim Byeong-su, finissant par oublier son passé de criminel pour ne retenir que ses efforts désespérés, cette angoisse persistante de ne pas parvenir à sauver la vie de sa fille avant d’avoir définitivement perdu pied. Et tout le talent de l’auteur est de décrire cette lente annihilation de la mémoire sous forme de petites réflexions de son personnage, parlant de tout et de rien. Une façon aussi de nous éloigner de la réalité, et de ce final bluffant à mille lieues de ce qu’on attendait.
Ma Mémoire Assassine est vraiment un roman à découvrir parce qu’il a le mérite de sortir des sentiers battus de la littérature. Un vrai bon moment de lecture que je ne saurais que trop conseiller.