Un maxi menu best of Macbeth, avec supplément de tout s'il vous plait !

« Mon Dieu, quelle horreur ! Quel supplice ! Je te préviens, c’est la dernière fois que tu m’amènes voir du Shakespeare ! Et dire qu’on a appelé notre fils Roméo ! » - Lady Bert Thran, le 10 novembre 2012, à la sortie du théâtre Ranelagh

Ayant lâchement abandonné leur fils aux bons soins de Papy, Mamie et Tonton, et profitant d’un week-end en amoureux à Paris, Monsieur et Madame Bert Thran ont décidé d’aller au théâtre samedi soir. Monsieur voulait aller voir un classique, si possible dans un vrai beau théâtre (oui parce que, voyez-vous, j’aime bien le café-théâtre mais je kiffe de temps en temps aller me vautrer dans une vraie salle avec de gros fauteuils rouges et un vrai rideau pour voir une pièce qui me fait me sentir intellectuellement supérieur).

Alors, forcément, quand j’ai vu que le Ranelagh jouait du Shakespeare, j’ai convaincu ma Doucétendre d’aller voir Macbeth. Mal m’en a pris, puisque à la sortie, j’ai été menacé de divorce si jamais une idée aussi saugrenue me reprennait.

Il y avait pourtant tout pour passer un moment agréable : le cadre du théâtre Ranelagh est tout simplement impressionnant, et sa configuration bien utilisée par les comédiens. Les acteurs étaient tous vraiment excellents (mention spéciale à Banquo/Macduff et à Malcolm). La mise en scène était sacrément léchée, se permettant même le luxe de nous livrer des combats à l’épée enlevés et réalistes.

Quel est le problème, alors ? Shakespeare. Son texte. C’est pas que l’histoire est chiante, pas du tout. Même si elle est plus que prévisible, on suit les aventures, les interrogations et les tourments de Macbeth avec intérêt. Non, le problème, c’est que c’est long. Je dirais même looooooooooooooooooooooooooooooooooong avec plein de « o ». Deux heures trois quart, presque trois heures. De longues tirades et des monologues interminables pour résumer la situation à chaque nouvel acte (des fois que le spectateur ait déjà oublié ce qu’il vient de voir/entendre depuis plus d’une heure). Beaucoup (trop) de redites. Et même si, fondamentalement, j’ai bien aimé, je me suis à certains moments fait salement chier… Je me suis même surpris à me dire « allez, accélérez… ».

D’ailleurs, je ne devais pas être le seul, puisque j’ai vu des spectateurs endormis, et à la fin de la pièce, il n’y a pas eu de rappel malgré le talent des acteurs : il était visible sur les visages que tous les spectateurs avaient envie de partir vite et de rentrer chez eux.

En conclusion, si au XVIIème siècle, une pièce aussi longue ne faisait pas peur, force est de constater qu’aujourd’hui, ça passe moins bien. Près de trois heures de texte dense, même quand on aime le théâtre, on arrive à saturation. Mais si vous êtes amateurs de Shakespeare, allez voir la pièce jouée actuellement au Ranelagh : d’excellents comédiens et une superbe mise en scène. Faut juste être prévenus que c’est très long comme pièce…