Une enquête intéressante, sans faire partie des meilleures.
Malgré le titre du roman, seule sa première moitié se déroule véritablement à la cour d'assises, où l'on assiste au procès d'un pauvre type, accusé d'un double meurtre particulièrement barbare, au motif crapuleux. Le commissaire Maigret est cité à la barre en tant que témoin, chargé de relater sa propre enquête.
Simenon en profite pour donner sa vision de la justice, assez critique, dans le sens où celle-ci est rendue par des humains, et aussi où des faits bruts, hors-sol, ne pourront jamais se substituer à des situations concrètes. L'écrivain belge ironise aussi à l'occasion sur les magistrats, les avocats, les témoins, le public, la presse...
Dans la seconde moitié du livre, le jury ayant rendu son verdict, l'enquête se poursuit néanmoins, avec un Maigret toujours plus hésitant face au poids de ses responsabilités, d'autant que le commissaire approche de la retraite, et vient d'ailleurs d'acquérir une maison dans son fief de Meung-sur-Loire, pour y passer ses vieux jours.
La résolution s'avère satisfaisante mais assez classique, ponctuée de quelques portraits saisissants, notamment celui de l'accusé Meurant, mari aveuglé par ses sentiments amoureux malgré l'absence totale d'affinités avec sa jeune épouse.